Si G7 s’est déjà hissé au niveau des VTC en matière des applications de réservations, des start-up préparent également l’arrivée massive et forcée de l’Etat des taxis sur lasection de la commande numérique. L’apparition des VTC en France a créé une polémique face aux taxis 94, notamment sur la politique de prix agressive permise et l’inégalité en termes de charges pour les deux secteurs. Pourtant, ce n’est qu’une partie de l’explication puisque les taxis étalent plusieurs autres problèmes vis-à-vis des VTC. En plus du prix, les VTC disposent d’une capacité de commande en temps réel depuis leurs applications, et il est possible de faire venir le chauffeur n’importe où. En revanche, pour les taxis, il faut héler dans la rue pour en trouver ou il faut appeler sans jamais savoir quand il arrivera exactement.

C’est pourquoi aujourd’hui, les taxis décident de répliquer et de ne plus laisser cette méthode de commande aux VTC. Qui plus est, ils ont désormais une argumentation à faire valoir en termes de prix. Depuis la mise en œuvre de la loi Grandguillaume en début 2018, les prix des VTC ont haussé pour être souvent plus chers que les taxis. Et il en est de même pour la fréquence d’activation de leurs prix. Ainsi, l’association des taxis et les start-up préparent la riposte pour qu’ils disposent également leur place sur le marché de la commande numérique. En attendant, le téléphone et le site internet sont les moyens les plus faciles de commander un taxi 94 pour réaliser des courses ou se rendre à un endroit.

Un projet déjà initié

En 2011, un grand acteur du secteur des taxis 94 en France a déjà affilié le projet de la commande numérique, mais jusque-là, les utilisateurs ne sont pas très motivés, ou plus précisément, l’application n’est pas très connue par les clients. Le directeur de la start-up d’affirmer qu’il reste encore du chemin à faire pour expliquer aux clients qu’une application est désormais accessible pour réserver un taxi, parce qu’aujourd’hui, nombreux d’entre eux ignore son existence. Toutefois, ce directeur reconnaît que son entreprise a fait du chemin depuis la première version de son application sortie en 2011. Et aujourd’hui, l’ascension des VTC avec leurs plateformes et l’investissement de plus d’une dizaine d’euros par an dans les outils numériques ont changé la donne. En effet, l’expérience des utilisateurs s’est largement améliorée, ce qui leur permet de s’adapter rapidement aux futures plateformes des taxis.

Un objectif bien précis

Les start-up projettent de proposer un produit dans les standards des plateformes VTC. L’objectif est de permettre aux clients de commander en quelques secondes, de pouvoir suivre le déplacement du chauffeur, et d’avoir accès à une estimation de son heure d’arrivée. Le but est de déployer l’offre dans toutes les villes de la France, et pas uniquement dans la région parisienne où le réseau client est très dense pour faciliter l’intégration des clients au système de réservation en temps réel et un temps d’attente correct avec les taxis. Plusieurs start-up se préparent aujourd’hui à pénétrer ce marché de la commande numérique afin de contester la position dominante des VTC et de la centrale qui constituent les seuls acteurs à avoir accès au système. Cela également dans le but d’éviter que les taxis soient un service public exploité par une entreprise privée en situation de monopole.

Ainsi, selon les acteurs principaux de ce projet, le système de réservation numérique devrait être opérationnel d’ici le mois de juin dans une dizaine de grandes villes françaises. La plateforme permettra alors aux clients de réserver et de commander instantanément un taxi 94, sans frais d’approche avec la possibilité de payer via l’application, en carte bancaire ou en espèce selon leurs choix.

Des tarifs différents

Les acteurs majeurs du projet de réservation numérique, Allocab et Tako veulent proposer une solution moins chère que sur les plateformes déjà existantes. Selon l’explication du directeur cofondateur, l’application sera gratuite pour les chauffeurs, et le prélèvement sera de 9 centimes pour chaque course si le client effectue le paiement via l’application. Selon lui, avec les 200 000 courses de taxi dans tout Paris tous les jours, ce tarif est largement suffisant pour rentabiliser son activité.  Pour Allocab, il prévoit un modèle plus économique comme à la manière des VTC. Ainsi, aucune commission ne serait demandée sur les courses de moins de 16 euros, 25 % sur celles supérieures à 70 euros, et 20 à 25 % pour les courses de 16 à 70 euros.

Attirer les chauffeurs

Sur ce qui est du fonctionnement de la plateforme, elle est assez simple et pratique. Quoique la première version de le.taxi présente encore des petites défaillances, notamment au niveau des solutions de paiement et de facturation. Toutefois, ces éléments doivent être rajoutés dans une nouvelle mouture qui est en cours de développement. Bref, lorsqu’un client commande un taxi, la plateforme recherche un chauffeur proche et disponible parmi ses membres, et s’il n’y en a pas, elle va consulter l’application le.taxi pour lui proposer le chauffeur le plus proche. Mais pour cela, il faudra que la plateforme ait attiré le plus grand nombre de chauffeurs, ce qui est un objectif encore difficile à atteindre.

Par ailleurs, les fondateurs d’indiquer qu’il est plutôt difficile de recruter des chauffeurs en raison de l’absence d’une base de données des chauffeurs de taxi en France. Et il rajoute qu’il leur faut trouver les chauffeurs et les démarcher individuellement pour gérer plus de volume.

Pour ce faire, les start-up comptent sur l’Etat pour leur donner un coup de pouce dans leur projet, notamment en modifiant la loi d’orientation des mobilités. Cette loi a été examinée en première lecture au Sénat entre mars et avril. Elle oblige les chauffeurs et les entreprises de taxi à s’inscrire sur un registre national en passant par une application partenaire de le.taxi. Le but est de faire augmenter rapidement le nombre de chauffeurs potentiels disponibles sur la plateforme.

La réservation par téléphone et sur un site internet

Pendant ce temps, pendant que les start-up terminent leurs projets de réservation numérique, les taxis et entreprises de taxi en France continuent d’exercer à la traditionnelle. C’est-à-dire, ils sont accessibles par téléphone ou sur leurs sites officiels, ou bien il est aussi possible de les héler dans les rues. Et bien que la loi propose aux chauffeurs de s’inscrire au registre national, plusieurs chauffeurs préfèrent toujours travailler à titre particulier et se fier à leur téléphone pour obtenir des commandes, en dehors des interpellations dans les rues. Quoi qu’il en soit, vous pourrez toujours réserver un taxi 94 par téléphone ou sur le site de l’entreprise, sans avoir à passer par de nombreuses démarches.


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